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Ce blog est destiné à donner un avis sur des films récents. Cela permet de partager une passion commune que l'on n'a parfois pas le temps de faire à cause de nos emplois du temps (sur)chargés.

La crise sanitaire ayant eu raison des cinémas et des programmations, des films un peu antérieurs à 2020 peuvent être évoqués dans l'actualité.

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Wilfrid RENAUD

jeudi 12 janvier 2017

PREMIER CONTACT

Article de Wilfrid RENAUD

Le film est sorti en  France le 7 décembre 2016 et est actuellement toujours à l'affiche dans certaines salles.
Denis Villeneuve
Si vous aimez les histoires de rencontres du 3è type tendance intello, ce film est pour vous. Pour ma part, j'ai été bluffé par son traitement et le regard de Denis Villeneuve, réalisateur canadien qui en quelques films s'impose comme un cinéaste majeur à la croisée des chemins entre David Fincher et Christopher Nolan.


Synopsis : Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…


Ce qui frappe d'entrée de jeu c'est le climat qu'installe Denis Villeneuve, on y voit une femme (Amy Adams) avec une petite fille et à travers de courts plans on passe du jeu entre elles un soir d'été à une chambre d’hôpital où la fillette est atteinte d'une maladie rare.
Ce n'est pas le genre de séquence pour débuter un film sur une rencontre avec des extra-terrestres mais elle fonctionne et on devine que "Premier Contact" ( Arrival en titre original) sera différent de ce qu'on a pu voir.
La suite s'installe tranquillement et il faudra un moment avant d'apercevoir les dits-vaisseaux, juste ce qu'il faut pour que Louise Banks (Amy Adams) convainc le Colonel Weber (Forrest Whitaker) qu'elle est la meilleure linguiste sur le marché. Elle va au passage rencontrer un mathématicien Ian Donnelly (Jéremy Renner), enrôlé lui aussi par l'armée avec qui elle va devoir faire équipe pour connaitre les intentions de ces aliens au demeurant pacifiques. Trop peut-être, pour l'opinion publique toujours effrayée par l'inconnu.
A ce stade, il convient de saluer le choix du casting, le trio de tête fonctionne parfaitement sans en faire des tonnes et avec une subtilité de jeu qui donne au film toute sa crédibilité.


J'en viens aux fameux vaisseaux. Rien qui clignote, rien qui ne transparait, les cinéphiles trouveront que ceux-ci ressemblent à des versions ovales et flottantes du célèbre monolithe noir de "2001 l'odyssée de l'espace", quoiqu'il en soit Villeneuve et son chef décorateur, Patrice Vermette ont choisi, de leur donner la forme d’un galet, inspiré de celle de l’astéroïde Eunomie en orbite dans le système solaire. L'étrangeté de ces vaisseaux est accentué par la partition de Johann Johansson, compositeur islandais, dans un curieux mélange de sons synthétiques qui évoquent brumes et cornes marines.


Louise Banks et Ian Donnelly sont donc envoyés avec une équipe de militaires scientifiques à l'intérieur même du vaisseau. Son accès nous laisse bouche bée puisque les lois de la gravité seront différentes et parfaitement illogiques sur quelques dizaines de mètres de hauteur. Ce qui donne lieu à une scène culte jamais vu à ma connaissance dans un film de science-fiction.

La suite est du même acabit et il est difficile sans avoir lu la nouvelle dont est tiré le scénario ( The story of your life de Ted Chiang) si ce que l'on voit sur l'écran vient du scénariste Eric Heisserer ou de l'écrivain. Bonne idée en tout cas que ce premier contact se fasse dans un sas séparé par une vitre.
Symbole fort où les peurs et l'inconnu va dans les deux sens. Amy Adams va déployer une palette de nuances dans son jeu au fur et à mesure que l'on va découvrir les aliens rebaptisés heptapodes, poulpes de l'espace se déplaçant dans une brume étrange, et leur étonnant langage qui ressemble à des mares de tasses à café.
L'expérience est forte.
Tellement inédite que le spectateur ne sait jamais où il va durant ces séquences à la beauté visuelle fascinante et où la recherche et la découverte de chaque indice épaissit un peu plus le mystère.


D'autant que Denis Villeneuve a fait un montage à la Nolan, alternant pour le personnage de Louise des scènes de rêves et d'événements décalés du fil de l'histoire principale, brouillant les cartes mais de manière toujours maîtrisée.
"La compréhension d'une langue étrangère change la perception de l'esprit" dit à un moment Louise à Ian. Pour mieux saisir ce concept, Amy Adams a travaillé avec un linguiste. "Mon personnage étudie la signification anthropologique du langage et de la culture, la manière dont les gens communiquent et dont le langage est né. J’ai lu de nombreux ouvrages sur le sujet et j’ai réalisé que je ne ferais pas une bonne linguiste !", constate l'actrice. "Mais j’ai trouvé cela fascinant, j’ai beaucoup aimé cet aspect de mon travail. D’un point de vue sociologique, je ne savais pas vraiment ce que faisaient les linguistes ni ce qu’était la linguistique avant de prendre part à ce film, cela a donc été très instructif. Je comprends beaucoup mieux aujourd’hui la manière dont Louise est capable de décrypter ce langage".
Un cheminement qui fait barrage à la peur et la violence envers des peuples que l'on ne comprend pas mais dont le concept va être poussé ici à son paroxysme dans un twist final qui s'avère renversant. Les hectapodes que l'on aura vu auparavant s'avéreront bien plus évolués que d'apparence et nous inviteront à voir plus grand, plus haut et plus large.
Les deux personnages principaux, Amy et Ian en seront pour leurs frais à travers un fin à la fois cruelle et poétique comme les contes d'autrefois mais dans une version paradoxalement réaliste et stellaire.
La fin de l'année 2016 aura vu briller des films de science-fiction différents : Rogue One, Passenger et maintenant ce Premier contact.
Mais le film de Villeneuve se place haut sur le podium, très très haut...
Vous êtes prévenus, vous aurez le vertige.










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